HOMMAGE A SAMUEL PATY LE 24 / 10/ 2020

Discours hommage Samuel PATY – MOULINS – samedi 24 octobre 2020

Olivier MARTIN, secrétaire général de la Direction des Services Départementaux de l’Education nationale de l’Allier

Madame la Préfète,

Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités,

Chers collègues,

Chers élèves,

C’est avec un grand honneur mais aussi une émotion non dissimulée qu’en tant que secrétaire général de l’Inspection académique de l’Allier / représentant de l’Education nationale / je viens, avec vous, devant vous, tous réunis, rendre hommage à celui qui fut et qui restera l’un des nôtres.

Samuel PATY fut la victime de ceux dont le visage n’a pas sa place à l’école de la République. Professeur d’histoire-géographie, il croyait aux valeurs intrinsèques de notre école, et, à à travers, sa discipline, il cherchait sans relâche à guider ses élèves dans la connaissance du monde. Donner un sens au monde, à travers l’histoire, c’est-à-dire son temps, et la géographie, son organisation, c’est la promesse de le comprendre et donc de s’ouvrir à l’autre, à l’altérité, à la tolérance.

Là se situe cette noble mission émancipatrice de l’école : construire avec chaque élève qui nous est confié la voie vers l’épanouissement intellectuel et le bonheur de s’enrichir de l’autre. Le philosophe Abdenour BIDAR ne nous invite-t-il pas à relire notre devise républicaine à l’envers, en commençant par la fraternité ?

La fraternité, synonyme du vivre-ensemble fondateur de notre école. Samuel PATY est mort en éveillant ses élèves à la curiosité et à l’esprit critique, digne héritage des Lumières ; ceux qui l’ont condamné se sont soumis, eux, à un dogme insensé et à l’obscurantisme dont le nom même nous révulse.

L’école de la République, c’est ce creuset protéiforme de la liberté, cette enceinte sanctuarisée où peuvent cohabiter toutes les sensibilités dans la mesure où elles posent comme valeur cardinale le respect de l’autre, dans son être et ses convictions. L’école ne cédera pas ; et même lorsqu’elle est lâchement attaquée quand on s’en prend à celui qui a consacré sa vie à la servir, elle en sort indemne… non, je me trompe, elle en sort renforcée. Il suffit de contempler cet élan, cette mobilisation à laquelle vous avez donné vie, Mesdames et Messieurs.

Certains voudraient uniformiser et imposer une pensée unique…peine perdue. L’école restera ce lieu bouillonnant où chaque élève, à travers l’accompagnement bienveillant de ses professeurs, apprendra à devenir lui-même dans la diversité des formes d’intelligence et d’expression, ce qu’humblement j’oserai appeler culture.

MALRAUX disait d’ailleurs que la culture c’est ce qui fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers.
Samuel PATY, cher collègue, vous en êtes devenu le symbole.

Je vous remercie.